Toponymie Nord-Ouest de Ganshoren

TOPO- ET ODONYMES DANS LE NORD-OUEST DE GANS­HOREN

 

Ces pages sont destinées aux habitants des quartiers Parc Albert Ier, BAM et des Sobiers, unis par leur P.L.P. (partenariat local de prévention). Ils auront, nous l'espérons, plaisir à découvrir l'origine de la voie ou place où ils résident. Ils réaliseront aussi que tous ces toponymes (noms de lieux) sont liés entre eux et avec d'autres de la commune. En leur souhaitant bonne lecture, nous voudrions leur lancer un appel : nous serions heureux s'ils pouvaient nous aider à corriger et compléter cet article. Tout élément, même s'il paraît anodin, est le bienvenu. Si la moisson devait être abondante, elle pourrait peut-être donner lieu à une suite à ces lignes sur le même site.

Afin de ne pas alourdir le texte, nous avons réduit le plus possible les citations et ne donnons pas de références bibliographiques. Les personnes éventuellement intéressées par des indications de ce type peuvent prendre contact avec nous. Nous nous ferons un plaisir de tenter de répondre à leurs questions. Toutefois, nous citons au terme de cet écrit quelques ouvrages dont nous recommandons la consultation à qui voudrait en savoir plus.

Pour écrire les toponymes de nos quartiers, nous utilisons des majuscules (ex. : AVENUE RICHARD MAZZA, DRÈVE DES LIGNAGES ou PLACE DES SORBIERS). Par contre, pour les noms de lieux extérieurs à ce domaine, nous employons des minuscules et mettons ces noms en italique (ex. : avenue Marie de Hongrie ou rue Prince Baudouin).

En 2012, nous avons conté nos souvenirs d'enfance dans un article intitulé « Enfance et jeunesse au Parc Albert à Ganshoren – 1960-1990 ». À l'époque, Monsieur André Masson l'avait bien aimablement mis sur le site du P.L.P. Il y est encore consultable.

01.            AVENUE BEETHOVEN                                                          Nl. : BEETHOVENLAAN

Avenue baptisée le 13 juin 1927 en l'honneur du très célèbre compositeur allemand d'origine flamande qu'il n'est point besoin de présenter. Ganshoren recèle d'autres voies portant les noms de musiciens célèbres ou renvoyant à la musique : chez nous, l'AVENUE VERDI, ailleurs dans la commune : avenue Jean-Sébastien Bach, clos des Musiciens, venelles Mozart, Schubert et Vivaldi. La petite histoire raconte que, lorsqu'il fut proposé au Conseil communal de nommer une nouvelle voie AVENUE VERDI, un conseiller déclara ne pas connaître d'ancien combattant de ce nom. Il faut dire que, consécutivement à la guerre '14-'18, Ganshoren avait donné plusieurs noms de militaires tués à de nouvelles rues. Voir : AVENUE HENRI FEUILLIEN.

02.            AVENUE DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE   Nl. : WERELDTENTOONSTEL­LINGSLAAN

En 1956, lors des travaux créant les accès à l'exposition universelle de 1958, une voie rapide vit le jour. Le 22.04.1958, de commun accord avec la Commune de Jette, Ganshoren décida de dénommer AVENUE DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE la voie d'accès à l'Exposition 1958. Actuellement, l'AVENUE DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE commence là où se termine l'avenue Démosthène Poplimont, lorsque cette dernière croise la rue Prince Baudouin. L'AVENUE DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE passe ensuite à hauteur du SQUARE DU CENTENAIRE et se termine au pont de chemin de fer qui relie le PARC ALBERT Ier au B.A.M. À cet endroit, l'artère entre en territoire jettois et s'y nomme avenue de l'Exposition « tout court ».

03.            AVENUE HENRI FEUILLIEN                                       Nl. : HENRI FEUILLIENLAAN

AVENUE baptisée le 16 mai 1961. HENRI FEUILLIEN fut un combattant ganshorenois tombé en 1940-1945. Tout renseignement biographique à son propos serait le bienvenu. Après le second conflit mondial, les associations locales d'anciens combattants intervinrent à plusieurs reprises et avec insistance auprès du Collège ganshorenois pour qu'il donne à de nouveaux espaces publics de la commune des noms de personnes tuées ou assassinées en 1940-1945. Trois rues du PARC ALBERT Ier (voir sous cet item) reçurent de telles appellations.

04.            AVENUE JOSEPH PEEREBOOM                        Nl. : JOSEPH PEEREBOOMLAAN

Nom donné 04 juillet 1962. JOSEPH PEEREBOOM fut le premier bourgmestre socialiste de Ganshoren de 1939 à 1949. Jusqu'à la création du Groẞ-Brüssel il eut à cohabiter avec des échevins VNV, ce qui fut pénible pour ce patriote et résistant. Après la guerre, bien qu'ayant gagné les élections, les conseillers catholiques lui offrirent étonnamment le mayorat en raison de sa grande popularité et, là aussi, la coopération s'avéra parfois difficile... D'autres bourgmestres et échevins de Ganshoren donnèrent leur nom à une voie de la commune, on a entre autres les avenues Van Overbeke, de Villegas ainsi qu' Alphonse et Maurice Hellinckx (bourgmestres), la rue Heirbaut (échevin et bourgmestre intérimaire) et la rue Jan De Greef (échevin).

05.            AVENUE MATHIEU DE JONGE                              Nl. : MATHIEU DE JONGELAAN

AVENUE baptisée le 30 juillet 1957. MATHIEU DE JONGE, né à Koekelberg, le 31 décembre 1911, résidait au 93, avenue Broustin. Résistant : exfiltrateur d'aviateurs alliés abattus et journaliste de la presse clandestine. Mort à Mauthausen le 17 juillet 1944. Voir : AVENUE HENRI FEUILLIEN et PARC ALBERT Ier.

06.            AVENUE DES QUATRE-VINGTS HÊTRES               Nl. : TACHTIGBEUKENLAAN

Deux rangées de HÊTRES, au nombre de QUATRE-VINGTS, qui partaient d’une des entrées du parc de Rivieren en direction du DELLEMOERAS. Ces arbres ont été abattus au début des années 1960. Le nom des QUATRE-VINGTS HÊTRES a été donné, le 16 mai 1961, à une AVENUE moderne, qui croise l’ancienne allée. Voir : DRÈVE DU CHÂTEAU et PARC ALBERT Ier.

07.            AVENUE RICHARD MAZZA                                        Nl. : RICHARD MAZZALAAN

AVENUE baptisée le 30 juillet 1957. RICHARD MAZZA fut un combattant ganshorenois tombé en 1940-1945. Tout renseignement biographique à son propos serait le bienvenu. Voir : PARC ALBERT Ier.

08.            AVENUE DES TROUBADOURS                                      Nl. : TROUBADOURSLAAN

Date de nomination : le 30 juillet 1957. Il nous fut rapporté que l'AVENUE DES TROUBADOURS ne fut point nommée SQUARE, comme les SQUARES DE LA DILIGENCE et DES ORIFLAMMES voisins car il était initialement prévu que l'AVENUE DES TROUBADOURS ne se termine pas en cul-de-sac, comme c'est à présent le cas, mais continue au-delà de l'endroit où elle s'arrête actuellement. Voir : DRÈVE DE LA CHARTE et PARC ALBERT Ier.

09.            AVENUE VERDI                                                                               Nl. : VERDILAAN

Date de nomination : le 20 juin 1927. Giuseppe VERDI : célèbre musicien italien. Voir : AVENUE BEETHOVEN.

10.            B.A.M.

Quartier situé à la limite nord-ouest de la commune de Ganshoren, compris entre les DRÈVES DE RIVIEREN, DES LIGNAGES et de LA CHARTE, inauguré le 3 juillet 1954. B.A.M. sont les initiales du nom de la société promotrice de l'ensemble, qui commença la construction du quartier vers 1950. Malgré nos recherches, nous ignorons toujours ce que les initiales B.A.M. signifiaient. Un lecteur pourrait-il élucider ce mystère ?

11.            CITÉ-JARDIN DU HÔME                                   Nl. : TUINDORP/ -STEDE " LE HOME "

Le 06.03.1922, il est question d'évaluer les terrains communaux vendus à la société des habitations à bon marché " Le Hôme ". Le 30.09.1923, on parle des égouts à placer dans ce quartier et, le 16 août 1926, de l'aménagement de sa voirie.

12.            CLOS DES TARINS                                                                     Nl. : SIJSJESGAARDE

CLOS baptisé le 16 mai 1961. Il rappelle le Sijzen- ou Sijsjesbosch (bois des TARINS) qui s'étendait entre l'actuelle AVENUE DES QUATRE-VINGTS HETRES et le marais de Ganshoren. Un vestige de ce bois subsiste entre la voie de chemin de fer et le marais. Voir : PARC ALBERT Ier.

13.            DELLE(MOERAS)

L’actuel marais (nl. MOERAS) de Ganshoren. DELLE vient du germanique daljÅ, est étymologiquement parent avec nl. dal, « vallée » et signifie « dépression, vallon » ; il a trait ici à la vallée de la Molenbeek, le ruisseau qui traverse le bas de Ganshoren. L’étymologie populaire fit de cette appellation Helle, « enfer », vraisemblablement en raison de la déclivité du terrain vers le ru et du caractère peu hospitalier de l’endroit. Le PARC ALBERT Ier longe cette zone marécageuse.

14.            DRÈVE DE LA CHARTE                                                               Nl. : KEUREDREEF

Dénommée le 23 juin 1951, la DRÈVE DE LA CHARTE fait partie des odonymes (nom de voie, rue, chemin) qui rappellent le passé, comme la DRÈVE DES LIGNAGES voisine et, dans le PARC ALBERT Ier, l'AVENUE DES TROUBADOURS, les SQUARES DE LA DILIGENCE, DES ORIFLAMMES et DES PRIVILÈGES. En dehors de nos quartiers, dans le reste de la commune de Ganshoren, on a d'autres voies dont les noms appartiennent au même champ sémantique : les avenues Charles Quint, du Duc Jean, Marie de Hongrie, de la Réforme, place Marguerite d'Autriche, rue du Cens et rue des Franchises.

15.            DRÈVE DU CHÂTEAU                                                               Nl. : KASTEELDREEF

La DRÈVE DU CHÂTEAU mène au château de Rivieren. C'est une ancienne voie de Ganshoren (25.12.1820... Dreve dit du Chateau du Comte S(ain)t Pierre...) D'autres chemins du même type allaient autrefois vers ce même but : l'allée qui vient du pont de chemin de fer, longe la plaine de « fitness » (ex-terrains de tennis) et atteint la grille du domaine de Rivieren après avoir croisé l'AVENUE MATHIEU DE JONGE. Il y a aussi l'ancienne allée des QUATRE-VINGTS HÊTRES venue du DELLEMOERAS, qui croise l'AVENUE DES QUATRE-VINGTS HÊTRES et poursuit son cours jusqu'à une autre entrée du parc de Rivieren.

16.            DRÈVE DES LIGNAGES                                                     Nl. : GESLACHTENDREEF

Voir : DRÈVE DE LA CHARTE. Référence aux sept LIGNAGES de Bruxelles, groupements de familles aristocratiques qui dominaient la ville et ses alentours.

17.            DRÈVE DE RIVIEREN                                                          Nl. : DE RIVIERENDREEF

Anciennement, on ne parlait que de la rue de Rivieren (nl. (de) Rivierenstraat). Par la suite, on nomma cette voie DRÈVE DE RIVIEREN à Ganshoren mais l'ancien nom fut maintenu sur Jette. Cette double appellation ne manqua pas de créer des problèmes, comme le prouve la mention suivante, tirée des archives de la commune de Ganshoren et datant de 1926 : ... Het Kollege... Drukt de wensch uit dat de Gemeente Jette de benaming van de Rivierenstraat veranderen zou op haar grondgebied...,.« le Collège émet le souhait que la commune de Jette change l'appellation rue de Rivieren sur son territoire ». Cette situation était inchangée en 1964, lorsque la Commune de GANSHOREN écrivit au Collège jettois « Nous profitons de l'occasion pour insister auprès de votre administration pour qu'elle mette fin à la situation paradoxale actuelle qui consiste à avoir d'un côté, à Ganshoren, la dénomination " drève de Rivieren "... alors que du côté opposé, sur Jette, s'appelle " rue de Rivieren ". En outre, vous n'ignorez pas que dans cette dernière partie existent sur votre territoire des numéros pairs semblables aux nôtres dans la drève de Rivieren, ce qui entraine de nombreux confusions et inconvénients (postaux et autres) pour les habitants de nos deux communes. Nous vous proposons en conséquence, pour régulariser cette situation, d'adopter pour ledit tronçon jettois la dénomination " drève de Rivieren "... ». Le Conseil communal jettois décida de changer la dénomination le 21.05.1965.

18.            NOUVEAU QUARTIER

Les habitants de la première partie du PARC ALBERT Ier, dont les rue furent dénommées par le Collège le 30 juillet 1957, nommaient ainsi la seconde partie de ce même quartier, aux voies baptisées le 16 mai 1961. Avec le temps, cette appellation est tombée en désuétude Voir : PARC ALBERT Ier.

19.            PARC ALBERT Ier

Pendant du parc Élisabeth qui s'étend depuis le début du XXe siècle sur Koekelberg et Ganshoren, le PARC ALBERT Ier était le nom d'un nouveau secteur urbanisé, construit à Ganshoren par la société ETRIMO à partir des environs de 1957. C'est le 30 juillet de cette année que l'on en baptise les AVENUES MATHIEU DE JONGE, RICHARD MAZZA, DES TROUBADOURS ainsi que les SQUARES DE LA DILIGENCE, DES ORIFLAMMES ET DES PRIVILÈGES. Vint ensuite la deuxième vague de construction, celle du NOUVEAU QUARTIER dont, le 16 mai 1961, on dénomma la voirie : AVENUES HENRI FEUILLIEN et DES QUATRE-VINGTS HÊTRES ainsi que le CLOS DES TARINS. Notons que PARC ALBERT Ier n'est pas le seul toponyme dynastique que recèle Ganshoren. On y touve aussi la rue Prince Baudouin ainsi que les places Reines Fabiola et Paola.

20.            PLACE DU HÔME                                                              Nl. : HOMEPLAATS/ PLEIN

Nommée en référence à la cité du HÔME, le QUARTIER DES SORBIERS. Notre plus ancienne attestation du toponyme PLACE DU HÔME date de 1923.

21.            PLACE DES SORBIERS                                          Nl. : SORBEBOOMPLAATS/ -PLEIN

Notre plus ancienne attestation de la PLACE DES SORBIERS date de ± 1920. La PLACE DES SORBIERS est vraiment le coeur de l'intimiste quartier auquel elle a donné son nom. Peut-être le terre-plein au milieu de la PLACE fut-il à l'origine planté de SORBIERS, un petit arbre dont les fruits rouges attirent les oiseaux.

22.            RUE COMMUNALE                                                             NL. : GEMEENTESTRAAT

L'air de rien, la RUE COMMUNALE est un vénérable toponyme ganshorenois. Elle rappelle les bruyères (Heyde) et les marécages (Zeyp) cédés en 1229 par le duc de Brabant aux habitants de Ganshoren, moyennant le payement d'un cens annuel, afin que ceux-ci s'en servent comme pré commun(al). Les Ganshorenois pouvaient notamment y laisser paître du bétail et ramasser du bois mort. Une partie de la Heyde, longée par la RUE COMMUNALE fut utilisée pour y construire l'actuel quartier des Sorbiers.

23.            SQUARE DU CENTENAIRE                                               Nl. : EEUWFEESTSQUARE

Officiellement baptisé le 13 septembre 1930, le SQUARE DU CENTENAIRE renvoie au CENTENAIRE de l'indépendance, fêté en 1930, ce que confime la traduction néerlandaise et non pas à une personne du hôme tout proche qui aurait eu le privilège, autrefois rare, de fêter ses cent printemps.

24.            SQUARE DE LA DILIGENCE                                             Nl. : POSTKOETSSQUARE

Voir : DRÈVE DE LA CHARTE et PARC ALBERT Ier.

25.            SQUARE DES ORIFLAMMES                                         Nl. : ORIFLAMMENSQUARE

Idem.

26.            SQUARE DES PRIVILÈGES                                             Nl. : PRIVILEGIENSQUARE

Idem.

27.            VIEUX DIABLE                                                                             Nl. : OUDE DUIVEL

Nom d’un restaurant au coin des DRÈVES DE RIVIEREN et DU CHÂTEAU, au numéro 71 de cette dernière. Il s’agit d’une fermette qui daterait d’environ 1602, transformée en rôtisserie en 1967. On lui donna le nom de VIEUX DIABLE (nl. Oude Duivel) voulant faire référence à un de ses anciens occupants, un paysan à la force herculéenne, seul Ganshorenois de son époque à oser négliger la messe dominicale. Le campagnard s’appelait en fait Dau den Duvel, Dau étant une forme hypochoristique (familière) du prénom Judocus (en français : Josse). Mal compris, Dau den Duvel fut perçu comme étant d(en) oude(n) Duvel, d'où les appellations Oude Duivel et, traduit en français, VIEUX DIABLE. Le restaurant s’appelle à présent Les Potes en Toque après s’être nommé Le Chaudron d’Or et, avant ça, La Chamade.

 

CONCLUSIONS

Des vingt-sept noms du corpus analysé, seuls six sont des « toponymes d'usage », c'est-à-dire des appellations données par la bouche populaire et consacrées par le temps ; DELLE(MOERAS), DRÈVE DU CHÂTEAU, DRÈVE DE RIVIEREN, NOUVEAU QUARTIER, RUE COMMUNALE et VIEUX DIABLE. À part B.A.M., à l'origine un nom de firme, tous les autre noms sont des « toponymes de décision » donnés par une autorité. Mention spéciale toutefois pour l'AVENUES DES QUATRE-VINGTS HÊTRES et le CLOS DES TARINS qui, bien qu'étant des « toponymes de décision », conservent le souvenir d'anciennes appellations, de « toponymes d'usage » ainsi intelligemment sauvés de l'oubli.

Nous pouvons aussi voir les « vagues » de dénominations qui suivent l'urbanisation de notre secteur. Tout d'abord les PLACE DES SORBIERS (± 1920), CITÉ-JARDIN DU HÔME (1922) et PLACE DU HÔME (1923). En 1927, les AVENUES BEETHOVEN et VERDI. En 1930, on dénomma le SQUARE DU CENTENAIRE. Après, plus rien pendant vingt ans : la « civilisation » s'arrête à l'AVENUE VERDI jus­qu'au début des années 1950. C'est vers cette époque que l'urbanisation reprend au B.A.M. où, en 1951, on crée les DRÈVES DE LA CHARTE et DES LIGNAGES. Vient ensuite le tour du PARC ALBERT Ier, en deux étapes : on baptise en 1957 les AVENUES MATHIEU DE JONGE, RICHARD MAZZA et DES TROUBADOURS ainsi que les SQUARES DE LA DILIGENCE, DES ORIFLAMMES et DES PRIVILÈGES. En 1961 suit le NOUVEAU QUARTIER avec ses AVENUES HENRI FEUILLIEN, DES QUATRE-VINGTS HÊTRES et le CLOS DES TARINS. Entre temps, on a baptisé l'AVENUE DE L'EXPOSITION UNIVERSELLE EN 1958. Et en 1962, l'AVENUE JOSEPH PEEREBOOM vient fermer la marche.

Entreprenons à présent de classer les toponymes modernes par thèmes. Ce sont ceux référant au passé qui sont les plus nombreux avec six items (AVENUE DES TROUBADOURS, DRÈVES DE LA CHARTE et des LIGNAGES, SQUARES DE LA DILIGENCE, DES ORIFLAMMES, DES PRIVILÈGES). Avec trois items, viennent ensuite les voies honorant des hommes qui perdirent la vie lors du deuxième conflit mondial (AVENUES HENRI FEUILLIEN, MATHIEU DE JONGE et RICHARD MAZZA). Nous observons ensuite trois groupes de chaque fois deux items : les noms de musiciens (AVENUES BEETHOVEN et VERDI), les CITÉ-JARDIN et PLACE DU HÔME, renvoyant à un grand imposant bâtiment voisin muni d'un campanile et, comme on l'a vu, deux voies qui recèlent d'anciens toponymes locaux (AVENUES DES QUATRE-VINGTS HÊTRES et CLOS DES TARINS). PARC ALBERT Ier est un nom dynastique, tandis que l'AVENUE JOSEPH PEEREBOOM rend hommage à un ancien bourgmestre. La botanique a sa PLACE DES SORBIERS. Quant aux SQUARE DU CENTENAIRE et AVENUE DE L'EXPOSITION, le premier rappelle une commémoration, tandis que la deuxième fut ainsi baptisée car elle menait à l'exposition universelle de 1958. Depuis, elle rappelle cet événement mémorable.

Pour finir, encore ceci : on est frappé de ne trouver dans notre corpus qu'une seule rue (RUE COMMUNALE) contre neuf avenues, quatre drèves, quatre squares et un clos, tous noms perçus comme plus "chics" que la démocratique « rue » et convenant mieux à nos quartiers bourgeois. Par ailleurs, outre-Manche, d'où il est originaire, le terme square s'applique à une place urbaine de forme rectangulaire, alors que le SQUARE DU CENTENAIRE dessine un triangle et que les trois SQUARES du PARC ALBERT Ier sont des placettes rondes au bout de voies sans issue. Il faut dire que, comme à Bruxelles le square a été vraiment « mis à toutes les sauces », il ne faut pas tellement s'en étonner.

 

ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE

DENIS, J.-P., L'Institut Saint-Pierre en résistance, , in : Notre Comté, 31-32 (2004-2005), 45-171.

GOEDEFROY, R., Oud Ganshoren in 80 pentekeningen, Ganshoren, 2000. Dans cet ouvrage, particulièrement les chapitres intitulés « Het Heideken », « Het kasteel de Rivieren» et « Delle of Suska-Lut ».

JAUMAIN, S. (dir. gén.), Histoire et patrimoine des communes de Belgique La Région de Bruxelles-Capitale, (Bruxelles, 2008). Dans cet ouvrage, particulièrement les pages 449-459 et 596 à 596-597.

LELOUTRE, G. et LIONNEZ, H., Ganshoren entre ville et nature, (Bruxelles, 2013). Dans cet ouvrage, particulièrement les pages 28 à 33).

MEGANCK, M. et GUILLAUME, A., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles 20 Ganshoren, Bruxelles, 2009.

MENNEKENS, H. et BASILIADES, J. (opgetekend door —), De wonderjaren van René Coppens in Ganshoren en omstreken Van Vlaams dorp tot wereldstad zoals verteld door René Coppens, (Bruxelles), 2011

PERICHON, A. (rédaction, recherches iconographiques et bibliographiques), Guides des communes de la Région bruxelloise Ganshoren, (Bruxelles), 2002. Dans cet ouvrage, particulièrement les pages 22-23 et 34-36.

VAN DEN HAUTE, R., Les pré communs de Jette-Ganshoren, (Bruxelles), 1991.

WAUTERS, Alph., Histoire des Environs de Bruxelles 4 (...Ganshoren, Rivieren,...), Bruxelles, 1855 (réédition 1971-1972).

 

                                                                                         Pierre VAN NIEUWENHUYSEN

                                                                                         Ganshoren, le 26.08.2017

                                                                                         E-mail : jacqueline.louis@telenet.be

 
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